Computer Space : Devant l’écran avec LSA


Review d’album – « Computer Space » de LSA

Brûler, clip de LSA extrait de leur album Computer Space.

Nous sommes dans les années 2000, tu rentres de l’école et allumes ta console favorite, en espérant pouvoir y passer le plus de temps possible avant que l’on t’exhorte à arrêter pour « prendre l’air » ou « voir tes petits copains »…

Vous avez bien l’ambiance en tête ? C’est dans cette atmosphère nostalgique que semble baigner « Computer Space », le second projet de LSA, duo composé du rappeur Oter (@oter.und.sauce) et du beatmaker Elric (@elricmat). Cependant, on est loin d’un projet doucement mélancolique, mais plus proche d’une ambiance dystopique pleine d’ordinateurs tueurs, de savants fous, d’influenceurs sociopathes et de guerres virtuelles.
Presque la vraie vie quoi.

Découverte d' de LSA

Musicalement, on navigue entre trap, drill, électro et interludes sombres et anxiogènes, la production et le mix étant brillamment assurés par le duo. La multitude de voix qu’Oter est capable d’utiliser pour incarner ses différents personnages est surprenante, encore plus appuyée par le mix apporté à celles-ci.

Morceaux choisis :

⠀⠀PS2

⠀PS2

Après le son d’intro de la PS2 et une discussion entre le petit Bobby et sa mère, le premier banger de cet album démarre avec une instru qui bounce fort et un bel assortiment de flows rappés et chantés.

⠀Dig

Dig

Hymne à celles et ceux qui comme moi ont passé leur adolescence à « digger » des artistes et projets aussi obscurs que possibles sur les forums et autres sites uniquement trouvables en page 2 de Google. Un de mes refrains préférés en termes de mélodie également.

⠀⠀Insta

⠀Insta

Un des morceaux qui m’a marqué à ma première écoute, du fait de sa charge acerbe contre les influenceurs, obsédés de la fame et autres dropshippers. J’ai bien ri aux interludes parlés qui parsèment le morceau.

Brûler

Brûler

Déjà illustré dans un énorme clip post-apocalyptique, ce morceau UK drill met en scène une sorte de savant fou omniscient qui se délecte de «toute la misère dans le monde, toute la détresse dans [son] bol de céréales».

⠀⠀F

⠀⠀⠀⠀F

Mise en scène cynique et grinçante de la mort virtuelle et réelle, F est un morceau sombre et punitif qui conclut (presque) le spectacle pathétique de l’existence décrite dans cet album. Il vous faudra aller écouter le dernier morceau « Idle Winter » pour connaître la conclusion de l’histoire, qui vaut vraiment la peine d’être entendue.

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En résumé, c’est un excellent premier album que nous envoie le duo, après un EP 5 titres réussi sorti l’année dernière. Les instrus d’Elric sont simples mais bien efficaces, et tirent leur carte du jeu sur leur habillage qui développe un univers sombre et caustique tout au long du 10 titres. Un des points forts du projet est le nombre impressionnant de voix qu’Oter est capable d’incarner, en y adaptant des flows différents et des interludes parlés.

On aurait presque l’impression d’entendre des feats, et cette diversité donne une sacrée densité aux titres. Le côté « narration » et les dialogues présents sur et entre les morceaux peuvent faire peur, mais je vous garantis qu’ils sont bien dosés et permettent d’apporter une ambiance bien prenante et bre-som à « Computer Space ».

Liens d’écoute : Youtube, Spotify, Instagram

Morceau préféré : F

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