Peindre ses émotions comme Khali
Review d’album – « LAÏLA » de Khali
La Toile, clip de Khali extrait de son EP « LAÏLA ».
Après un début d’année 2021 marqué par plusieurs belles sorties dans le paysage rap, autant en mainstream qu’en underground, cette fin du mois de mai a été marquée par un album qui ne m’a pas laissé le choix que d’écrire un article tant il m’a touché du premier coup. Pressenti comme un des rookies à suivre depuis un petit moment, avec quelques projets au compteur et une présence remarquée dans le Grünt de La Fève, Khali signe avec « LAÏLA » un projet d’une grande qualité tant en terme de rap que de production, avec un univers bien à lui.
Découverte de
de Khali
D&G
D&G
Un morceau plus léger que les deux précédents qui introduisent l’album, avec un des refrains les plus efficaces du projet, le tout sur une prod du talentueux Bloody qui risque de bien tourner cet été.
SIRÈNES (feat. Chanceko)
Le seul featuring du projet, avec un autre des rookies à surveiller dès maintenant: le jeune Chanceko originaire du 77 qui avait déjà frappé fort en 2020 avec son EP « Gaura » (https://youtu.be/tKIg0wPb8Eo). Un gros morceau riche en mélodies sur une belle prod de Ayties, 99 et Sectra.
LA TOILE
Le single du projet (avec un beau clip https://youtu.be/hnoTjOwBQpQ) et également un des morceaux les plus marquants. «J’vendrais d’la tristesse pour sortir d’ici» est une formule qui résume assez bien l’état d’esprit de l’artiste qui transparaît dans « LAÏLA ».
FRANCE
L’avant-dernier morceau du projet, où Khali parle en désordre de son rapport à la France, à son avenir en tant qu’artiste et aux angoisses que tout ça lui fait ressentir. Une prod évolutive et puissante de Yeeshi.
En résumé, ça fait longtemps que je ne m’étais pas pris une telle baffe d’un jeune artiste, avec autant de qualités. Le soucis du détail sur tous les aspects fait que cet album a tout pour réaliser, si ce n’est un succès commercial, au moins un succès d’estime bien mérité. Khali a une facilité à s’ouvrir sur des émotions et des sujets personnels qui ne l’empêche pas, dans le même temps, de laisser de la place à des flows et des mélodies efficaces et recherchées tout au long de l’album.
Le travail des beatmakers est à saluer également, chaque morceau arrivant à être à la fois musicalement très riche et assez épuré pour mettre en valeur la voix bien particulière de Khali. Que dire de plus ? Ah oui : on a droit à une magnifique pochette de l’artiste américain Antonio J. Ainscough, comme quoi on peut faire autre chose qu’une photo pour une pochette d’album de rap.
Morceau préféré : Tous ? (Bon allez LA TOILE mais c’est bien parce qu’il faut choisir)
Un cerveau et deux oreilles, ou l’inverse.
« 𝐴𝑙𝑙𝑜̂, 𝑗’𝑒́𝑐𝑜𝑢𝑡𝑒 ? » – Octobre 2020
