Le 2(222)ième EP de Chahu


Review d’EP – « 2222» de Chahu

Clip Il Fait Beau, extrait de l’EP « 2222» de Chahu

Au vu de son nom, on pourrait s’attendre à un groupe de noise-rock bien énervé, mais que nenni: Chahu est un jeune artiste qui mêle folk songs au ukulélé et doux arrangements électroniques à base de synthés et de batteries programmées, le tout porté par une belle voix grave et des textes un peu tristes (mais pas que).

Après un premier EP en 2021, Chahu revient pile un an après avec «2222», un EP 7 titres à la production soignée par Synusia Studio et Atom (ex-C2C).

Un des premiers éléments qui frappe c’est la voix, profonde, posée, parfois même monocorde, mais toujours juste et intimiste. Certains feront des ponts avec Bertrand Belin ou même Bashung. Chahu sera d’ailleurs en première partie de Bertrand Belin aux Chabada à Angers le 22 novembre, avis aux intéressé(e)s.

L’instrumentation n’est pas en reste, et même si certains ont développé des allergies au ukulélé suite à une exposition prolongée à des mauvaises reprises (avec des bons exemples ici), je vous promet que les sept morceaux de cet EP sauront vous réconcilier avec l’instrument, qui est ici utilisé de manière intelligente et efficace (comme quoi quatre cordes sont amplement suffisantes pour faire de la bonne musique, désolé les guitaristes).

Découverte de de Chahu

Morceaux choisis :

Possible : Deuxième piste de cet EP, et accompagné d’un joli clip en animation, «Possible» est un morceau doux, groovy et plein d’espoir, aux arrangements subtils, qui synthétise en deux minutes une bonne partie de l’ADN du projet.

Ciel Bleu : Sans doute mon single préféré de ce projet, dont le clip, tourné par ses potes à l’insu de Chahu lui-même est sorti sur YouTube ici. Un des titres les plus entraînants de l’EP, avec une envolée de fin polyrythmique de toute beauté.

Gros blouson : Tout premier single de «2222», c’est avec «Gros Blouson» et son clip capillo-centré que j’ai découvert le bonhomme. Entre bons gros moments mélancoliques et fin plus lumineuse et douce, le morceau donne envie de se refaire entièrement l’album «Carrie & Lowell» de Sufjan Stevens, roulé en boule sur son canap’.

La Dernière : Peut-être mon morceau favori de l’EP, qui malgré son nom en est l’avant-dernière chanson. Entre rythmique électronique bien dansante et chœurs de fin sur fond de chant d’oiseau, c’est un morceau à l’écriture touchante et à la composition réussie du début à la fin.

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En résumé, on ne voit pas le temps passer à l’écoute de cet EP, qui nous emmène à travers 22 minutes et 22 secondes de mélancolie ouatée, de mots bien choisis et d’arrangements subtils servis par un mix plus que réussi. On ne demande qu’à en entendre davantage, notamment sur scène pour les présélections des Inouïs du Printemps de Bourges !

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