Cheap Teen: quatre garçons dans un lac


Review d’EP –  « Questioning One’s Balance »  de Cheap Teen.

4 Boys in a lake, clip de Cheap Teen extrait de leur EP « Questioning One’s Balance ».

Il y a un mois (Happy Birthday!) sortait le nouvel EP de Cheap Teen, « Questioning One’s Balance », petit concentré de violence et de fun qui a atterri dans ma boîte mail quelques jours auparavant. 

Dès la première écoute, j’ai vite compris que j’allais avoir une bonne petite dose d’adrénaline et pouvoir me faire un torticolis en bougeant la tête comme à un concert (souvenirs…). Tout cet EP a d’ailleurs été enregistré en prises live, les quatre musiciens jouant ensemble dans le studio, donnant un côté vivant à ce projet, qui transpire l’énergie et la hargne.

Découverte de de Cheap Teen

Pour faire court : ça sonne brut comme il faut, sec et sans fioritures, la compression explosive du tout nous tenant en haleine, tout au long des morceaux.

4 Boys in a Lake

En bon fan de post-rock que je suis, quand un EP commence avec une référence évidente au classique Spiderland des pionniers Slint, je suis heureux. Et quand le tout est enrobé dans une atmosphère anxiogène et viscérale c’est encore mieux. Une influence bien digérée qu’on sent tout du long, et un morceau à riff ultra-efficace.

Down by the Castle

On descend d’un étage en vitesse des rythmiques, et on s’enfonce un peu plus dans le sombre, comme dans les étages d’un donjon de vieux RPG (*Role-Playing Game). Entre pistes de guitares angoissantes et respirations soudaines pas beaucoup plus rassurantes, le morceau finit par s’emballer tout à fait. 

PS: j’aime bien quand ils crient « alleeez là » à la fin. Ça me rappelle mon ancienne carrière de tennisman.

Fake Flowers

On croirait entendre un sitar sous stéroïdes, entrecoupé de cris et de breaks divers et variés. Et puis, tout s’écroule et redémarre plus lentement, plus lourdement et plus simplement. Un bon morceau plus long que la moyenne, une sorte de Lysistrata qui ne s’embarrasserait pas des détails.

Right Now

Le dernier morceau de l’EP, véritable moment d’émotion, plein de nostalgie et de douceur. Ok j’ai menti : ça commence par « Fuck this country, fuck this nation » et ça finit en scandant « Right now » et en donnant envie de relancer le premier morceau.

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En résumé, c’est une bonne claque qu’on prend en écoutant cet EP, avec un sacré level up depuis certaines sorties plus anciennes (c’est donc ça qu’on appelle « le projet de la maturité »). C’est efficace comme du punk tout en arrivant à être détaillé et truffé de petites originalités qui font plaisir. Comme souvent j’ai des petites réserves par rapport à l’anglais qui parfois sonne assez « frenchie », mais c’est vite rattrapé par l’énergie et l’attitude mises dans la voix.
Le mix (assuré par Oliver de Pogo Car Crash Control, dont les influences ne sont pas si loin) met en valeur le côté brut, parfois sale mais toujours puissant de cet enregistrement, qui nous laisse parfois respirer entre deux baffes. 

Je ne tomberai pas dans le name-dropping facile, mais cet EP est la preuve qu’un jeune groupe peut digérer un tas d’influences et revenir avec un projet sans concessions qui n’a pas besoin d’une « grosse production » pour sonner authentique et puissant.

Morceau préféré : Down by the Castle
Liens d’écoute : Bandcamp, Soundcloud, Youtube, Deezer, Spotify.

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