Dans la transe avec Gwacha


Review d’album – « Dana Helaï » de Gwacha

Album entier « Dana Helaï » de Gwacha

La première chose qui frappe chez Gwacha, c’est l’univers dans lequel le groupe nous plonge d’entrée de jeu : ce qu’on s’apprête à écouter n’est pas une simple suite de morceaux, mais un enregistrement d’une cérémonie ancestrale du peuple Gwachi, retranscrite dans sa langue originelle avec des instruments contemporains.

Si vous êtes déjà perdus, rassurez-vous, on n’est pas face à un groupe au concept obscur et poussif, et lorsque la musique démarre tout s’éclaire très vite. Les cinq musiciens et musicienne incarnent les rôles d’interprètes et de meneurs d’une cérémonie musicale rituelle du mystérieux peuple Gwachi, dont le but est de déployer et partager son « Hélaï », l’énergie vitale brute qui habite en nous et s’éteint chaque soir. Tout cela s’effectue entièrement dans la langue Gwachi retranscrite par le groupe, à l’instar d’un groupe comme Magma il y a quelques décennies. Musicalement, on retrouve un rock progressif teinté parfois de metal, de funk (Chia Munka https://youtu.be/wsXq92tAlT0?t=440) ou de reggae (Sediaka https://youtu.be/wsXq92tAlT0?t=944), avec un chant tantôt mélodique et tantôt scandé, voire « rappé » (bien qu’on soit loin de la culture hip-hop ici).

Découverte de de Gwacha

Morceaux choisis :

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Un groove lent qui laisse le temps à tout le reste de se dérouler en nous faisant bouger la tête, avec un refrain qui sonne comme un hymne Gwachi qu’on a envie de chanter en chœur.
https://youtu.be/CSGtZ045TrU

Djenata

Un morceau puissant et bien construit, emporté par une mélodie de flûte qui tue. Mention spéciale aux petits passages jazzy et sombres très appréciables. https://youtu.be/IsXwhf-UpFA

Leyi Kawanh

Si vous voulez vous prendre dans la gueule un peu tout ce qui fait Gwacha en 5mn38, ce morceau est nickel: des percussions bien sombres, des gros grooves, du riffing parfois presque death, des passages scandés en mode fast flow, du chant clair et mêmes des plages plus planantes.

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En résumé, on est face à un premier album sur lequel les deux ans de travail acharné ont porté leurs fruits, que ce soit dans la composition, les arrangements, les nombreux visuels, ou encore tout l’univers associé. La production est d’une grande qualité, même si j’avoue avoir une préférence pour les moments où le mix laisse ressortir le côté organique et brut de l’univers de Gwacha, plutôt que le côté rock progressif très « propre ». La flûte traversière est sans conteste un ajout bienvenu au trio guitare-basse-batterie, et les voix qui se croisent par dessus nous emportent dans une transe qu’on a déjà hâte de vivre en live.

Morceau préféré : Djenata

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