Wormsand: Les nouvelles formes du rock

Review d’Album – « Shapeless Mass » de Wormsand

Escaping, clip de Wormsand extrait de leur album Shapeless Mass.

Simple groupe indépendant de Sludge, Wormsand avec leur premier album Shapeless Mass impose un son qui, de par ses diverses influences, renouvelle la scène Doom/Stoner et Sludge.

Découverte d' de Wormsand

On y trouve des riffs lourds, appuyés par un chant atmosphérique aux mélodies maîtrisées. Une batterie, à première vue accessible, qui n’a de simple que l’optique minimaliste dont le batteur, Tom, montre son entière maîtrise d’un style lapidaire et concis où, comme un ringo star, tout semble être à sa place.
Le choix des timbres est visiblement bien pensé et réfléchi pour créer un mur de son colossal mais pas envahissant: Juste assez pour enchaîner gifles sur gifles sans avoir à se plaindre.

Morceaux choisis :

Unlit Sun

On commence avec une introduction qui sonne typiquement stoner mais qui déjà, dans son harmonie, révèle certaines notes de post rock et de grunge, juste assez pour poser une ambiance, sans avoir envie de se tirer une balle dès la première minute.

Puis, coup de caisse claire, silence, et riff absolument maîtrisé avant de retomber sur un chant atmosphérique qui nous prend au tripes qui sera mis en relief d’une manière formidable avec une explosion sonore. Pour moi le meilleur titre de l’album, transpirant la personnalité, la maîtrise, la beauté, la violence.

Over Gaia

Une poursuite de l’idée du riff originel mais avec plus de groove, et en ce point, Wormsand réussi là où 90% des groupes du genre échoue: quand j’entend ça, j’ai envie de bouger, de sauter… dans ce titre le groupe apporte ce côté Pop Rock que beaucoup de groupes peinent à trouver.

Ebbing Out

Une pause acoustique dans l’océan de fuzz que le groupe nous propose, et encore une fois: coup de maître.
Là où la majorité des groupes se contente de faire un album-chanson avec un rendu assez redondant, on y trouve en cette chanson une profondeur qui se pose grâce à la nuance que ce morceau propose. On ne perd pas l’identité du groupe, au contraire, on y trouve une nouvelle facette de ce dernier.

Collapsing

Du doom/sludge classique, avec cependant une très bonne maîtrise de la dynamique, une bonne alternance entre silence et son, entre calme et agressivité. On sent une richesse harmonique et une maîtrise de leurs influences.

Wormsand est un groupe dans lequel je crois, du moins, dans lequel j’ai envie de croire, et au vue de mon pessimisme, c’est chose rare. Pour me convaincre, il faut qu’on me propose un petit quelque chose en plus. Et Wormsand l’a. Bien sur, c’est un premier album, c’est brut et rempli de défauts : Malgré une tentative d’avoir une dynamique et un registre varié, on est quelques que fois à la limite de tomber dans ce genre d’album où tout se ressemble un peu, comme Mickle Muckle.

Cependant, Wormsand possède ce je ne sais quoi, ce pouvoir de pouvoir transformer tout ça et de devenir un de ces groupes qui pour moi mérite le titre de légende, peu importe leur notoriété. Le chant est vraiment personnel, même si on y retrouve des influences grunges à la Layne Stanley. Le chanteur ne se laisse pas envahir par ces maîtres à penser et amène vraiment quelque chose d’unique, une personnalité.

En résumé, Shapeless Mass est pour moi un de ces albums imparfait, comme bleach de Nirvana, où rien n’est encore a sa place, mais où pourtant tout esft déjà là, pour peu qu’on l’affine. On se rendra compte que leurs erreurs font bien souvent sur le long terme, leurs qualités. C’est un album immature, d’un groupe immature, rempli d’un talent et d’une honnêteté que je ne vois aujourd’hui que trop peu.

À eux de transformer l’essai: Affinerons-t-ils leur influences et feront il un deuxième album qui s’impose comme un classique ? Seul le destin nous le dira, mais on ne peut déja que saluer l’effort d’avoir produit cette oeuvre qui se place à mes yeux bien au dessus de beaucoup de groupes du genre, ce qui est en soi une belle prouesse.

Morceau préféré : Unlit Sun