Librement inspiré des mésaventures de notre auteur, l’auditeur est trimbalé le long de 4 pistes aux titres évocateurs qui alternent entre Spoken Word langoureux, d’excellentes envolées jazz comme sur L’Exil et ce côté synthétique poisseux comme un canapé de cuir en fin de soirée. À son habitude, Bernardino Femminielli se place en figure de conteur d’histoires lubriques, en clown triste observateur amusé de sa propre vie et des alentours. Celui que je considère comme un Serge Gainsbourg tout droit sorti des bas fonds de Blade Runner nous offre donc quatre titres tournant à l’éloge du perdant, par l’intermédiaire de son alter égo fictif : Johnny, un showman désargenté et désemparé perdu entre paranoïa, addictions et dettes.
Ainsi L’exil se pose comme le successeur sonore de Plaisirs Américains. C’est un réel voyage fabuleux dans les méandres de la psyché d’un homme en pleine déchéance qui affronte constamment ses démons intérieurs et qui continue de prouver l’importance et la spécificité d’un artiste comme Bernardino Femminielli.
Ne cherchons plus bien longtemps à décrire une musique si spéciale et si envoûtante. Le talent et la plume élégante de ce dandy décadent de la rive droite ne peut que vous convaincre immédiatement.